Les Archives du Maroc ont été créées en vertu de la loi 69/99 du 30 novembre 2007. Son directeur a été nommé par Dahir le 30 mars 2011 et son investiture officielle a eu lieu le 27 mai 2011.

En attendant que les Archives du Maroc aient leurs propres locaux, le ministère de tutelle (la Culture) a mis à la disposition de ce nouvel établissement une aile de l’ancienne bâtisse de la Bibliothèque Nationale du Royaume du Maroc qui nécessitait d’importants travaux de restauration et d’aménagement. L’aménagement des bâtiments administratifs et techniques, ainsi que les locaux dédiés à la conservation et la communication des archives, ont duré de fin juin 2012 à fin mars 2013. Ces travaux ont été financés par l’Union Européenne pour un budget de trois (3) millions de dirhams.

 

Formation du personnel :

4 premiers recrutements ont eu lieu au mois de novembre 2011 ; l’équipe est renforcée en 2012 par 19 employés (dont 3 détachés), puis par 13 employés en 2013 (dont 1 détaché), ensuite par 4 employés en 2014. Pour 2015, nous prévoyons 2 recrutements seulement, les locaux actuels ne permettant pas de renforcer davantage nos effectifs.

L’activité de l’établissement reposant essentiellement sur les archivistes, il s’est avéré que le personnel fraichement recruté avait grand besoin de formations continues susceptibles de compléter et d’enrichir ses acquis initiaux. Pour répondre à ce besoin, des initiatives ont été entamées dans ce sens avec des pays étrangers, dans le cadre de partenariats, et les résultats sont encourageants.

 

La sensibilisation :

Vu le déficit qui prévaut en matière de « culture d’archives » au Maroc, tant au niveau de l’Administration que du grand public, un travail de sensibilisation s’est révélé indispensable. D’où un ensemble d’activités qui ont trouvé des échos favorables auprès du public et dans les médias. Le couronnement de cette campagne a été la consécration d’une Journée Nationale des Archives, le 30 novembre de chaque année ; désormais un moment fort pour faire le bilan des réalisations et exposer les projets et défis de demain.

 

Services au public :

L’établissement Archives du Maroc étant chargé, entre autres, de communiquer au public les sources archivistiques selon les lois en vigueur, une salle de communication d’une capacité de 40 personnes a été ouverte au public dès la fin des travaux d’aménagement et d’équipement. De même, pour valoriser les fonds d’archives disponibles, une Galerie des Archives (en accès libre) abrite périodiquement des expositions thématiques.

 

L’arsenal juridique :

La loi 69/99 relative aux archives prévoit la promulgation de plusieurs textes d’application. Or, comme ce champ est quasiment inexploré au Maroc et que les compétences scientifiques y afférentes sont rarissimes, Archives du Maroc a sollicité les instructions du Chef du Gouvernement pour la mise en place d’une commission interministérielle chargée d’élaborer un projet. Ce dernier, après des mois de travail acharné, a été soumis au Secrétariat Général du Gouvernement pour le mettre dans le circuit de son adoption par le Gouvernement. Une fois adopté, ce décret, tant attendu, constituera l’épine dorsale de la gestion des archives du Maroc.

 

L’état des lieux des archives au Maroc :

L’exécution des stipulations de la loi sur les archives et de ses décrets d’application qu’ suppose un état des lieux de la gestion des archives au Maroc. L’idée a été validée par le dernier C.A. , le 23décembre 2014. Le but est de réaliser une enquête globale visant la connaissance de la situation des archives au Maroc ; archives qui ont généralement souffert de l’absence, jusqu’à une date récente, d’une loi réglementant ce secteur et la non existence, jusqu’à nos jours, de calendriers de gestion concertés à l’échelle nationale. Cette étude, qui intéressera dans une première étape uniquement les administrations centrales, révèlera la situation des archives publiques et permettra à Archives du Maroc d’élaborer un plan d’action pour une meilleure gestion de ce secteur, ainsi que la sauvegarde et la mise en valeur du patrimoine archivistique national.

 

Les archives à l’horizon de la régionalisation avancée :

La régionalisation avancée étant un choix stratégique du Maroc, les Archives du Maroc se doivent d’intégrer cette nouvelle donne dans sa stratégie. Par conséquent, une journée d’étude a été consacrée à ce sujet, le 9 juin 2012, à l’occasion de la Journée Internationale des Archives. De même, une proposition relative à la gestion des archives dans le cadre de la régionalisation avancée a été adressée au Chef du Gouvernement, le 6 mars 2013).

 

Un Conseil National des Archives :

La vocation transversale des archives exige la création d’une instance ( Conseil national, commission nationale, commission interministérielle…) à laquelle participeraient tous les ministres sous la présidence effective du Chef du Gouvernement. Elle se réunirait une fois par an et prendrait des décisions stratégiques sur les grandes questions nationales relatives aux archives.

L’existence de cette instance, tout en étant un signal fort de la volonté politique du Gouvernement à mettre en place un établissement public stratégique, permettra de pallier aux carences du Conseil d’Administration dont les pouvoirs sont assez limités.

Un projet de commission interministérielle a été soumis, via le ministère de la Culture, au Secrétariat Général du Gouvernement.

 

Un nouveau siège pour Archives du Maroc :

Les locaux occupés actuellement par les Archives du Maroc sont loin de répondre aux normes d’un centre d’archives nationales. Ils ne sont nullement adaptés pour recevoir dans des conditions favorables les versements des archives tel que cela est prévu en détail dans le projet de décret d’applications de la loi 69/99. C’est pourquoi, Archives du Maroc a réclamé, avec le soutien du C.A., de prévoir la construction d’un nouveau siège répondant aux normes internationales. Le Gouvernement a répondu favorablement à cette requête en affectant à Archives du Maroc un terrain de 4, 5 hectares situé au pôle de Technopolis. Au courant 2015, s’effectuera l’acquisition du terrain effective et la préparation d’un préprogramme de la construction qui sera soumis au Gouvernement pour validation.

 

En guise de conclusion :

Les différents points évoqués plus haut visent à assainir un lourd passif en matière de gestion des archives au Maroc et à mettre en place les jalons d’une politique moderne des archives du Maroc. La réalisation de cet ambitieux objectif nécessite davantage d’implication de tous les acteurs intéressés et un soutien solide du Gouvernement à un jeune établissement public bénéficiant du label prestigieux d’établissement public stratégique.